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Et si le problème n’était pas l’effort, mais la stratégie ?

Le tournevis et le clou : une leçon sur nos manières d’apprendre.


« Les élèves en difficulté présentent des stratégies cognitives et métacognitives inadaptées et tentent de compenser leur difficulté en surutilisant celles qui leur sont familières. »

Vianin, P. (2009). L'aide stratégique aux élèves en difficulté scolaire. De Boeck Supérieur


Cette observation du pédagogue Pierre Vianin met en lumière un point névralgique des stratégies d’apprentissage : lorsqu’un élève est en difficulté, il a malheureusement tendance à faire “plus de la même chose” — relire encore une fois, réviser plus longtemps, faire un exercice supplémentaire ou copier davantage — au lieu de faire autrement. Et cela, même lorsque la stratégie employée s’avère inefficace.


Or, les stratégies d’apprentissage sont les outils de notre pensée. Persister à utiliser une méthode inadaptée, simplement parce qu'elle a fonctionné dans une autre situation, revient à tenter de planter un clou avec un tournevis. L'outil n’est pas mauvais en soi ; il s’est sans doute révélé indispensable dans une autre situation, mais il n’est simplement pas adapté à la tâche.


Employer un tournevis à la place d'un marteau n’empêche pas forcément d’y parvenir, mais cela se fait au prix d’un temps considérable, de découragement, et parfois même de blessures symboliques, comme la mésestime de soi.


Cette surutilisation s’explique souvent par le fait que les stratégies déjà employées sont familières et rassurantes : l’élève s’y accroche parce qu’il les connaît, non parce qu’elles fonctionnent. Ce n’est alors pas la persévérance de l'élève qui est en cause, mais son manque de flexibilité cognitive.


Développer des stratégies d’apprentissage adaptées, c’est apprendre à choisir le bon outil pour la bonne tâche et c’est tout l’enjeu du cours+ Apprendre à apprendre :

  • J'identifie ce que je fais quand j’apprends (prise de conscience métacognitive) ;

  • J'évalue si cette stratégie fonctionne dans ce contexte précis ;

  • J'explore et teste d'autres approches (même si elles bousculent mes habitudes !)


En somme, aider un élève en difficulté, ce n’est pas lui demander de “travailler plus”, mais de travailler différemment — en enrichissant sa boîte à outils cognitive et en apprenant à s’en servir avec discernement.


Les élèves en difficulté présentent des stratégies cognitives et métacognitives inadaptées et tentent de compenser leur difficulté en surutilisant celles qui leur sont familières.

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